Pas de marge salariale jusque fin 2026
Le gouvernement fédéral belge fixe officiellement par arrêté royal la norme salariale à 0 % pour la période 2025-2026. En d’autres termes, aucune augmentation salariale supplémentaire n’est permise en dehors de l’indexation automatique des salaires, sous peine d’amende.
La mesure suit l’avis du Conseil central de l’économie (CCE), émis en février dernier, et a été entérinée dans l’AR du 12 septembre 2025, publié le 22 septembre. La norme salariale est revue tous les deux ans pour équilibrer notre handicap salarial par rapport à nos voisins néerlandais, allemands et français. Comme l’évolution des coûts salariaux dans ces pays restera limitée les prochaines années, le CEE a également conseillé une marge de 0 % pour la Belgique.
Cette mesure n’empêche toutefois pas l’indexation automatique des salaires ni les augmentations barémiques (quand le salaire augmente sur la base de l’ancienneté, de l’âge ou de la fonction par exemple). De même, le bonus salarial CCT 90 ou la prime d'innovation ne relèvent pas de la norme salariale, tout comme les avantages déjà accordés en 2023-2024. Mais la marge de manœuvre pour appliquer une politique salariale individuelle est très limitée. Les employeurs qui souhaitent octroyer des avantages supplémentaires doivent naviguer dans le paysage juridique très strict. Ils ne peuvent par exemple pas proposer d’augmentation des chèques-repas tant que cet avantage n’est pas explicitement autorisé par la loi dans le cadre de la norme salariale.
À présent, les secteurs doivent tour à tour lancer leurs négociations collectives. La norme salariale vaut officiellement comme « marge maximale » à tous les niveaux de concertation : national, sectoriel et au sein des entreprises. Tout dépassement peut entraîner des amendes administratives.
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