L’incertitude sur le commerce mondial freine les investissements
Les entreprises belges envisagent l’avenir avec de plus en plus de prudence. Telle est la conclusion de la dernière édition du Business Echo de la Banque nationale, une enquête menée auprès de chefs d’entreprises entre avril et mai 2025, peu de temps après l’annonce par le président américain Donald Trump des nouveaux droits de douane.
Le timing de cette annonce explique en partie le mauvais sentiment économique : l’annonce des taxes à l’importation et la volatilité de la scène politique internationale suscitent l’incertitude quant aux investissements, aux exportations et aux chaînes d’approvisionnement.
Cette incertitude pèse également sur la volonté d’investir des entreprises. Malgré les conditions de financement facilement accessibles et les bas taux d’intérêt, les projets de développement sont reportés ou réévalués. De nombreuses entreprises se limitent actuellement à l’optimisation des activités existantes et n’envisagent pas de nouveaux développements. Au contexte international tendu s’ajoutent des difficultés structurelles propres à la Belgique, comme les procédures d’octroi de permis complexes, les charges administratives et les coûts salariaux élevés.
Le secteur manufacturier est particulièrement touché. Les firmes pétrochimiques, fortement représentées au port d’Anvers, font état d’une réduction de leur activité depuis onze trimestres consécutifs. Les sociétés pharmaceutiques sont confrontées à une concurrence accrue en provenance d’Asie et à une contraction du marché d’exportation vers les États-Unis.
Bien que la croissance économique ralentisse, les licenciements ne sont pas encore à l’ordre du jour. Les entreprises économisent en ne renouvelant pas les contrats temporaires, en reportant les recrutements prévus et en adaptant les horaires de travail. En même temps, la pénurie de profils adéquats persiste, poussant certaines entreprises à recruter à l’étranger.
La Banque nationale s’attend à ce que le ralentissement de la croissance perdure jusqu’à la fin de l’année. D’autres indicateurs, comme la confiance des entreprises et les prévisions des institutions européennes, confirment que l’économie belge sera soumise à rude épreuve cette année. La Commission européenne prévoit une croissance de seulement 0,8 % en 2025, bien en deçà de la moyenne de la zone euro.
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