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Top 5.000 - Le secteur des holdings voit rouge

Dividendes taris et réductions de valeur ont ensemble entrainé le résultat cumulé des 100 premiers holdings du pays sous la ligne de flottaison. (Tony Coenjaerts)

Nos classements étant non consolidés, les chiffres peuvent quelquefois se révéler trompeurs, par exemple, lorsque des holdings se superposent en cascade. Filiale du plus grand distributeur mondial de composants électroniques, Avnet International Holdings 2 affiche ainsi une perte nette de 3,4 milliards d’euros, résultat d’une réduction de valeur de même ordre sur la participation détenue par cette entreprise dans sa filiale à 100% Avnet International Holdings UK. Résultat, Avnet International Holdings 1, actionnaire à 100% d’Avnet International Holdings 2, affiche à son tour une perte de 2,1 milliards d’euros, imputable à une réduction de valeur de 2,6 milliards sur cette participation. Nos tableaux n’étant pas consolidés, la performance du secteur s’en trouve bien évidemment tirée vers le bas. Néanmoins, ce double comptage n’explique pas tout. Quatre holdings sur dix ont vu diminuer voire fondre leur bénéfice de sorte que, la loi des grands nombres jouant, notre Top 100 finit, une fois n’est pas coutume, dans le rouge.

D’un exercice à l’autre, Solvay est passé d’un bénéfice de 527 millions à une perte de 2,1 milliards, ramenée, en consolidé à 962 millions d’euros. Au terme d’une réflexion stratégique, le groupe a décidé de recentrer ses activités sur trois segments spécifiques : Matériaux, Chimie, Solutions. Il en est résulté un plan de restructuration, initié en 2020, qui s’est traduit par 1.300 licenciements ainsi que par diverses cessions d’actifs, parmi lesquels les polyamides, partagés entre l’Allemand BASF et notre compatriote Domo Chemicals.

GBL de son côté, a vu ses dividendes fondre de 1,2 milliard à 64 millions d’euros et affiche même une légère perte. En consolidé toutefois, le bénéfice du groupe s’établit à 391 millions d’euros, contre 705 millions au terme de l’exercice précédent. Filiale d’Engie, International Power a vu se tarir les dividendes en provenance d’Amérique latine. Axa Holdings Belgium a vu les siens rabotés par les mesures de restriction de distributions de dividendes prises par la Banque Nationale de Belgique pour l’ensemble du secteur de l’assurance belge, dans le cadre de la crise sanitaire du COVID-19. Etc.

Top 10

Dans pareil contexte, notre Top 10 en termes de revenus de portefeuille s’en est trouvé bouleversé. Il est cette fois emmené par Ageas International Holding qui a vu, d’un exercice à l’autre, ses dividendes reçus doubler. Ses filiales sont certes actives dans l’assurance, mais à l’étranger. Parmi les nouveaux venus, Etex (470 millions) fait une entrée d’autant plus remarquée qu’en 2019, la société n’avait perçu aucun dividende. En consolidé, Etex qui, poursuivant son virage stratégique, ambitionne de devenir un leader mondial de la construction hors-site, a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros, en recul de 3,1%, principalement en raison de l’impact du COVID-19. Traditionnellement fort discret, le groupe a pour actionnaires principaux une fondation hollandaise (Jekbouw) qui détient 43,24% et une fondation lichtensteinoise (Abden AG), détentrice de 10,59% du capital.

LNA Holding est une société du groupe Lhoist basé à Limelette et tout aussi discret que le précédent. Actif dans la chaux et la dolomie, ce dernier fournit certains produits essentiels, notamment pour le traitement de l’eau ou des gaz de combustion, de sorte qu’il n’a pas trop souffert de la pandémie. Lhoist, qui consolide ses comptes à Luxembourg, termine l’exercice 2020 avec un chiffre d’affaires de 2,2 milliards, certes en recul de 7,5% mais avec un bénéfice net consolidé de 152 millions en progression de 29%. Exploitant une centaine de sites – usines et terminaux – répartis dans 25 pays, Lhoist réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires en Europe (51%) ainsi qu’aux Etats-Unis (40%).

Beaulieu International Group (B.I.G.) est un leader mondial en matière de revêtements de sols pour le marché résidentiel et commercial ainsi qu’en tissus d’ameublement. Verticalement intégré, le groupe produit lui-même ses propres matières premières, par la suite transformées en produits semi-finis et finis. Beaulieu International a terminé l’exercice 2020 avec un chiffre d’affaires consolidé de 1,7 milliard, en recul de 6% en raison d’une part, de l’évolution du dollar et du rouble par rapport à l’euro et d’autre part, d’une diminution du prix des matières premières, répercutée dans les prix de vente.

Lotus Bakeries est la société mère du biscuitier homonyme qui termine en consolidé l’exercice 2020 avec un chiffre d’affaires (664 millions) en hausse de 8,3% et même 9%, si l’on exclut l’impact des cours de change, avec pour locomotive notre bon vieux speculoos, rebaptisé Biscoff et depuis parti à la conquête du monde. Avec un cours multiplié par six depuis 2015, Lotus Bakeries est indéniablement un des meilleurs placements de la Bourse de Bruxelles.


Cet article est paru dans le Top 5.000 qui est disponible en PDF.

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