Sociétés à portefeuille - Les dividendes sont revenus

Comme souvent, en période troublée, le haut de ce classement se trouve bousculé. L’occasion de faire brièvement connaissance avec quelques nouveaux venus. (Tony Coenjaerts) 

Pour son premier exercice social, d’une durée de sept mois, Azelis frappe fort avec, sur base annuelle un revenu de portefeuille de 6,9 milliards d’euros. Logique, l’introduction en Bourse de ce distributeur de produits chimiques a été pour Bruxelles, la plus importante de l’année. Basé à Berchem, Azelis est présent dans 57 pays, affiche un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros et a pour actionnaire majoritaire le fonds d’investissement suédois EQT, contraction phonétique de Equity, détenteur de 51% des parts.

Au niveau des bénéfices, la palme revient toutefois à La Financière de la Sambre avec un bénéfice net de 1,7 milliard d’euros. Mais ce montant, exceptionnel, est à resituer dans le cadre de la restructuration du groupe Frère-Bourgeois suite à la disparition en 2018 du patriarche de Gerpinnes. La Financière est ainsi devenue mère d’un groupe de sociétés principalement actives dans l’immobilier, le commerce d’œuvres d’art ainsi que les activités viticoles dont les actionnaires sont, indirectement, les deux branches de la famille Frère, à parts égales.

En tant que secrétariat social, SD Worx est leader sur le marché en Belgique et ambitionne de devenir en 2025 le plus grand fournisseur européen de traitement des salaires et de services RH, avec pour moteur de croissance l’internationalisation et la numérisation. En 2021, SD Worx a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 858 millions d’euros, en progression de 15%. Actionnaire discret du géant brassicole AB Inbev, la famille de Spoelberch est également aux commandes de Verlinvest, une société qui, dans notre pays comme dans le monde, affectionne les entreprises leader de marché ou qui ambitionnent de le devenir comme, dans notre pays, Tom & Co, spécialisé dans l’alimentation des animaux de compagnie.

Données non consolidées

Bien que ses actionnaires de référence soient chypriotes, Titan Cement International est coté depuis 2019 à Bruxelles. Ses principales filiales sont, comme son appellation le laisse deviner, actives dans le secteur de la construction et des matériaux de construction. Le tourisme ayant repris, le groupe Accor a retrouvé des couleurs après avoir essuyé en 2020 une perte de près de deux milliards d’euros. Français à l’origine, le groupe hôtelier a aujourd’hui pour actionnaires majoritaires le groupe chinois JinJiang International ainsi que la Quatar Investment Autority, qui tous deux détiennent 17% du capital. Détenteur de participations dans un certain nombre de filiales du groupe Engie, International Power a certes engrangé en 2021 pour près de 300 millions de dividendes mais ils proviennent essentiellement d’Amérique Latine, où se situe une part importante de ses actifs.

Traditionnellement non consolidés, les chiffres de notre classement peuvent parfois changer d’allure lorsqu’ils le deviennent. En témoignent, par exemple, ceux de Solvay où, en non consolidé, un bénéfice de 532 millions succède à une perte de 2,07 milliards d’euros. En consolidé, le premier montant devient en effet 985 millions et le second, 1,1 milliard.

Globalement, les 100 sociétés à portefeuille de notre classement ont tiré près de vingt milliards d’euros de leurs immobilisations financières, ce qui a laissé en définitive un bénéfice global de 12,5 milliards alors que, pour l’exercice 2020, la perte cumulée était de 3,6 milliards d’euros. 

Cet article est paru dans le Top 5.000, qui est disponible en PDF.