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Les entreprises numériques innovantes pourraient nous rapporter 17 milliards

La Belgique se trouve à un tournant de l’économie numérique. Selon une nouvelle étude menée par Implement Consulting Group pour Google, notre pays pourrait générer jusqu’à 100.000 emplois qualitatifs et près de 17 milliards d’euros de valeur économique supplémentaire par an, à condition de soutenir la croissance des entreprises numériques innovantes et d’exploiter pleinement l’IA. (Dimitri Dewever)

Aujourd’hui, notre pays compte près de 2.100 entreprises numériques innovantes, soit 60.000 emplois, ce qui correspond à environ 2% de l’emploi privé. Des petites start-up aux grandes scale-up, comme TechWolf, Accountable, Deliverect et Galapagos, ces entreprises versent en moyenne des salaires 60% plus élevés et sont 48% plus productives que l’entreprise belge moyenne.

« Ces entreprises sont le moteur de l’innovation », explique Stephanie Lap-Peels, Communications Manager chez Google Benelux. « Elles favorisent le progrès technologique, créent des emplois de qualité et stimulent la productivité de toute l’économie. » Depuis 2017, elles ont généré 10% de tous les nouveaux emplois dans le secteur privé, soit 25.000 postes supplémentaires. Selon le rapport, « les entreprises numériques innovantes qui utilisent intelligemment l’IA générative jouent un rôle clé dans la croissance future de la Belgique ».

L’IA : un levier

Selon Tom De Block, Country Manager chez Google Belgique & Luxembourg, l’IA pourrait faire croître le produit intérieur brut belge de 9%. La majorité des entreprises numériques innovantes exploitent déjà l’IA générative, principalement pour le développement de produits, le marketing et le traitement de données. Elles prennent ainsi une longueur d’avance sur les secteurs plus traditionnels. Certaines start-up, comme AxonJay, développent même leurs propres assistants IA, utilisables à l’échelle mondiale.

Mais les perspectives de l’IA dépassent le secteur technologique : santé, biotechnologie, transport, énergie, sécurité… L’IA ne se contente pas d’accroître la productivité, elle contribue également à relever les défis sociétaux. « Aujourd’hui, 80% des entreprises numériques innovantes belges utilisent l’IA générative », souligne Stephanie Lap-Peels.

Retard dans les investissements

Et pourtant, la Belgique est à la traîne. Alors qu’en 2024, près de 44 milliards d’euros de capital-risque ont été investis dans l’IA générative à l’échelle mondiale, l’Europe n’est parvenue à en capter que 9%, et la Belgique pas un seul centime. Nos voisins français et allemand sont, quant à eux, parvenus à attirer des sommes considérables.

La Belgique peine aussi à faire émerger des « licornes » (start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars). Depuis 2000, seules sept licornes ont vu le jour chez nous, dont deux se sont expatriées. À titre de comparaison, les Pays-Bas en comptent 11 et la Suède pas moins de 31. « Soutenir et faire grandir ces entreprises pourrait générer plus de 100.000 emplois supplémentaires et renforcer la compétitivité de la Belgique », explique Stephanie Lap-Peels.

À chaque problème sa solution

Le rapport identifie cinq domaines essentiels dans lesquels la Belgique et l’Europe ont tout intérêt à investir : talent, capital, technologie, réglementation et R&D. En termes de talent, il est important de développer l’enseignement des STEM (Science - Technologie - Ingénierie - Mathématiques), de multiplier les programmes de formation et de perfectionnement, ainsi que d’offrir des perspectives de carrière intéressantes pour attirer et retenir les profils spécialisés. Quant au capital, l’Europe doit développer un marché du capital-risque plus intégré et stimuler la volonté d’investir à coup de subsides, de garanties et d’avantages fiscaux.

La Belgique affiche un score de 20 sur 100 à l’AI Infrastructure Index, donc moins que la moyenne européenne qui est de 22. Cet indice évalue dans quelle mesure un pays est équipé pour les applications d’IA, comme les centres de données, la capacité de calcul, les services cloud et les réseaux numériques. Un score de 20 signifie que la Belgique ne dispose que d’un cinquième de l’infrastructure idéale. « Sur le plan technologique, il faut développer l’infrastructure numérique », ajoute Stephanie Lap-Peels. « En augmentant par exemple le nombre de centres de données, ainsi que la capacité cloud et de calcul.

En termes de réglementation, la simplification et l’harmonisation des lois et des procédures faciliteraient le fonctionnement et la croissance des plus petites entreprises. » Enfin, la recherche et le développement pourraient passer à la vitesse supérieure grâce à une plus large application de l’IA, à la collaboration entre entreprises et universités et à l’augmentation des investissements dans les projets R&D.

Opportunité à saisir ?

« Pour se faire une place parmi les leaders mondiaux, comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou la Suisse, la Belgique a besoin d’un plus grand nombre d’entreprises numériques innovantes », précise Tom De Block. « Il est très important d’augmenter les financements pour exploiter pleinement le potentiel de l’IA. Nous devons soutenir et considérer les entreprises numériques innovantes comme les catalyseurs de la diffusion de l’IA générative dans le reste de l’économie. »

« L’IA est la quatrième révolution industrielle », indique Stephanie Lap-Peels. « La Belgique doit saisir les opportunités qu’offre l’IA pour renforcer sa compétitivité et ne pas répéter les erreurs commises avec le commerce en ligne, un train qu’elle a malheureusement raté. Attirer davantage de capital-risque est essentiel pour permettre aux entreprises innovantes de grandir. »

Mario Draghi, ancien président de la BCE, prévient dans le rapport que l’Europe ne peut pas rester à nouveau bloquée dans « les technologies médiocres du siècle dernier ». La Belgique doit oser investir dans l’humain, le capital et l’infrastructure, sous peine de voir s’enfuir les talents et les financements et de manquer une nouvelle révolution technologique.

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