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Edito Top ICT - Le coup 37

COVERTTICT23 FR_200Il faut sans aucun doute y voir un coup du hasard si la vedette d’un jour Rockwell a livré son succès ‘Somebody’s watching me’ au monde en 1984. Cet air obsédant aurait pu être un clin d’œil appuyé au livre de George Orwell, dont le titre est précisément la même année et dans lequel rien n’échappe au regard du tout-puissant Big Brother. Les habitants de l’imaginaire Océania, sur laquelle il règne, pourraient reprendre à leur compte les paroles du chanteur pop américain « I have no privacy » et « I don’t feel safe anymore ». Silencieusement, sans doute, pour ne pas être entendus et sachant les ordinateurs incapables de lire sur les lèvres. Entretemps, ils ont appris à le faire, et mieux que des professionnels.

L’automatisation, l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle sont trois notions évoquées dans la foulée de la digitalisation. Il va de soi que cette évolution a permis de nombreuses percées médicales et autres, qui dépassent largement les rêves les plus fous que nous avons pu nourrir dans les années ’80. Le processus ne cesse de s’accélérer et les entreprises y voient un levier indispensable pour l’innovation et la croissance. Comme toujours, il y a deux extrêmes : les believers qui martèlent, la main sur le cœur, que nous ne devons pas craindre d’être supplantés par les machines et les non-believers qui pointent un désastre imminent.

Le succès de ChatGPT et la nouvelle récente d’un père de famille belge qui s’est suicidé après de longues conversations avec un chatbot illustrent ce qui apporte du grain au moulin de ce débat. Nous pouvons sauver des vies grâce à la surveillance à distance, tandis que les capteurs nécessaires à ces prouesses sont l’un des enjeux de la lutte géopolitique et que Big Brother nous observe de l’autre côté de la planète via TikTok.

L’ordinateur qui dit ‘non’

Selon le Digimeter d’Imec, 70 % des gens restent convaincus que la technologie est utile pour notre vie. Mais la moitié pensent que les changements technologiques se succèdent trop vite et que nous sommes devenus trop dépendants. Autrement dit, ce qui est devenu une partie de nous-mêmes a tout de même supplanté (une partie de) notre vie. Aujourd’hui, des experts appellent à appuyer sur Pause avec l’IA. À temporiser parce que notre compréhension des systèmes est insuffisante. À définir d’abord le terrain et les règles du jeu. Car les derniers développements présenteraient des risques graves pour la société. Une telle retenue exprimée par les plus ardents promoteurs de la technologie aura-t-elle pour effet de rassurer ou de terroriser des passagers déjà effrayés ?

L’IA est là pour durer et ne laisse rien au hasard. Tout est calculé, avec une puissance plus exponentielle et parfois des expressions d’une créativité inattendue. Comme a pu le constater le champion du monde sud-coréen Lee Sedol dans le jeu de Go. Il a pris sa retraite peu après avoir dû s’avouer vaincu devant AlphaGo, le logiciel auto-apprenant de Google. Le point de non-retour pour Sedol trouve son origine dans le fameux coup 37, avec lequel l’ordinateur a surpris tout le monde. Un choix étrange, accueilli par des froncements de sourcils et même interprété comme une erreur parce qu’un joueur humain n’aurait jamais posé une pierre sur cette position. Puis considéré comme le plus beau coup de tous les temps. L’IA fait pourtant là uniquement ce que nous demandons : évaluer les options et formuler une proposition. Tant qu’il ne se demande pas pourquoi ou ne dit pas ‘non’, tel un ado, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles. Ou plutôt une...

Tommy Browaeys
Publisher


Cet article est paru dans le Top ICT, qui est disponible en PDF.

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